Techniques :
Encadrements : plâtre gros / chaux aérienne CL90 / sables locaux tamisés 0/8 et gros grains
Couleur des murs (partie haute) : peinture à la colle de peau teintée au pigment «Vert MC».
Couleur des murs (partie basse) : peinture à l’huile de lin teintée aux pigments «Gris pompadour» et «Sienne dorée Italie».
Moulures de séparation des murs : moulures tirées au guide avec du plâtre fin de Paris.
La pièce d’origine :
Les étapes des travaux :
Une fois perçée, les jambages de l’ouverture sont maçonnés et l’on crée une surface d’accroche pour le plâtre.
Il s’agit maintenant de dégager les grains de sables, en grattant, pour créer la matière. C’est là que le choix des sables et des granulométries est essentiel.
L’illusion de la pierre est accentuée par des joints creusés à la scie égoïne puis remplis de chaux légèrement teintée. Il faut ensuite pâtiner l’ensemble à l’éponge, avant le séchage complet, ici avec des pigments Terre d’ombre naturelle et Terre de Sienne (voir l’article : Les couleurs à la chaux).
Chaque élément est travaillé et ajouté séparément pour créer l’illusion de l’appareillage de pierre.
L’ancienne cheminée est supprimée et le conduit, muré. Nous commençons à réaliser les moulures en plâtre qui serviront à délimiter le tiers inférieur du mur (voir l’article : Moulures et corniches en plâtre). Les murs seront enduits puis, la partie basse et les moulures, seront peintes avec une peinture à l’huile de lin teintée aux pigments Gris Pompadour et Sienne dorée Italie (pour obtenir un équivalent Little Green : French Grey – Mid 162).
Ma recette est la suivante :
– 3 volumes de blanc de titane
– 1,5 volumes d’huile de lin cuite
– 0,75 volume d’huile de lin crue
– 0,75 volume d’essence de térébenthine pur gemme
+ vos pigments
+ siccatif
Il faudra peser vos pigments au gramme près, les consigner dans un cahier, et garder les mêmes fournisseurs pour vos huiles si vous souhaitez retrouver vos teintes par la suite.
On applique la peinture à la colle de peau à chaud. Il faut croiser (en “X”) à l’application pour réaliser des nuances et éviter les traces.
On multiplie les passes jusqu’à obtenir le résultat désiré.
Il nous reste maintenant à poser le sol en tomettes anciennes.
Traditionnellement, on pose les tomettes sur un lit de sable que l’on saupoudre de chaux et sur lequel on enfonce et règle les carreaux. Ici, il n’était pas possible de faire sauter la chape et nous avons fait le choix de coller sur le carrelage existant avec un mortier déformable Flex (C2S1)
Le calepinage est dessiné sur le sol puis la pose commence.
Les joints de quatre “caissons” ont déjà été réalisés et nettoyés immédiatement, plus que deux…
La pièce est terminée. Les plinthes ont été réalisée en MDF et moulurées à la défonceuse.
En ce qui concerne le traitement des tomettes, je n’ai pas utilisé d’huile de lin et d’essence de térébenthine car je n’aime pas le résultat : les tomettes étant très poreuses, elles absorbent des quantités astronomique d’huile sans que l’on perçoive de résultat après séchage.
Une cire patine à l’ancienne du commerce est, à mon sens, ce qui donne le meilleur résultat.
Bonjour,
Très belle réalisation, c’est fou ce qu’on peut faire quand on maîtrise certaines techniques.
J’aimerais avoir votre avis et vos conseils sur la patine d’un plafond en planches de bois.
Je m’explique plus en détails: dans la rénovation que je fais actuellement nous avons des plafonds avec des vieilles solives et poutres en chêne apparentes, le plafond est constitué de planches pour la plupart remises à neuf en sapin.
Je souhaite “patiner” les planches pour leur donner une teinte gris-vert (en harmonie avec le reste de la pièce) mais à priori je ne souhaite pas recouvrir complètement le bois. J’aimerais conserver la trame du bois apparente;
Quelle serait la meilleure technique entre la peinture à la colle + pigments ou celle à l’huile de lin + pigments?
On m’a parlé aussi de peinture acrylique diluée mais j’ai lu que ce n’était pas bien sur le bois.
Enfin pour info à ceux qui sont sur cette conversation, la marchande de couleur a bien ré-ouvert, à Mont saint Jean, en côte d’or. Mais ils ne vendent plus par correspondance, il faut se rendre sur place.
Merci!
Isabelle
Bonjour Isabelle,
Merci pour ces compliments.
En ce qui concerne votre plafond, regardez cet article que j’ai posté sur la restauration d’une pièce avec création d’une cheminée : http://villard.web4me.fr/2017/03/23/cheminee-monumentale/
Le plafond a été d’abord enduit avec du MAP puis lissé aproximativement avec un enduit de finition (l’idée était de retrouver l’effet des plafonds anciens tirés au plâtre), peint avec une couche de peinture blanche à plafond (acrylique), puis patiné à la bière mélangé à un pigment ombre naturelle. Cette technique est géniale pour créer des patines dites “à l’ancienne” (reproduire les effets du temps). Il faut juste faire attention au dosage de pigment dans la bière (ici environ une cuillère à soupe rase de pigment dans trois litres de bière) et attendre le séchage complet pour avoir la teinte définitive. On peut l’appliquer à l’éponge naturelle, à la brosse… Cela fait deux ans déjà et il n’y a aucune trace de désordres.
Merci aussi pour l’info sur La Marchande de couleur, je vais appeler Misset ce matin.
Bien cordialement
Merci beaucoup.
J’ai regardé et l’effet est très intéressant et très doux.
Mais est-ce bien cette technique que vous avez appliqué à vos poutres et solives?
A ma connaissance (restreinte) il n’est pas recommandé d’appliquer du MAP ou un enduit mélangé avec de l’eau sur du bois, lequel travaille dans le temps et fait craquer ces enduits…
Non, seulement sur les bois entre-solives après avoir armé avec un grillage. Pour les solives, juste peinture et patine. C’est vrai que j’étais un peu inquiet mais, en deux ans, aucun désordre n’est apparu. J’ai pourtant fait un plancher sur lambourdes au dessus (en tapant un peu, délicatement…) mais tout a tenu.
Ping Apprendre des erreurs? Oui, mais de celles des autres… – Le blog de Villard
Bonjour,
La transformation de votre espace est impressionnante ! L’esprit vieille demeure semble d’origine. Bravo !
Je cherche du pigment sienne dorée d’Italie, mais n’en trouve que sur le site de La Marchande de Couleurs. Manque de chance, il est actuellement en cessation provisoire d’activité. Avez vous un autre fournisseur à me conseiller ?
Par ailleurs, pouvez-vous me donner votre recette de peinture à la colle de peau ? Quel pourcentage maxi de pigment ? Un vernis est-il nécessaire pour la rendre lessivable ?
Enfin, votre peinture à l’huile de lin ne convient-elle qu’à un support en plâtre ou est-elle adaptée aussi aux boiseries intérieures ?
Merci !
Bonjour, et merci pour ces compliments.
Oui, je viens de voir que La marchande de couleurs retourne s’installer en Bourgogne…
Vous devriez regarder chez :
https://ocresdefrance.fr/72-les-jaunes
http://www.moulincouleurs.fr/fr/recherche?controller=search&orderby=position&orderway=desc&search_query=jaune
http://www.ocreschauvin.fr/boutique.php?cat=OCRES%20ET%20TERRES
http://okhra.com/shop/60-ocre-pigment-jaune
Regardez aussi l’ocre jaune de Puisage, c’est une couleur lumineuse qui s’approche relativement de la terre de sienne d’Italie.
Pour la peinture à la colle, vous trouverez beaucoup d’indications dans mon article : http://villard.web4me.fr/2016/03/09/la-peinture-a-la-colle-de-peau/
En général, la couleur des pigments naturels sature quand leur proportion représente 25% de la charge (craie ou autre charge).
Personnellement, je ne tenterais pas le vernis, ou même la cire (bien que ce soit possible). Vous allez changer radicalement l’effet mat et velours de ce type de peinture. Elle restera de toute façon trop fragile à l’humidité pour supporter un lessivage.
Vous devriez essayer la peinture à la pomme de terre (amidon), inventée par Cadet de Vaux au XIXe siècle. La recette a été publiée par l’association Terres et Couleurs (Félicien Carli) dans le cahier : “Histoire de l’ocre à travers des recettes”. Je ne l’ai pas encore fais moi même mais je l’ai vu chez des amis et le résultat est superbe et très résistant.
La recette : 500 g de pommes de terre (à purée pour qu’elles s’écrasent bien après cuisson), 1 kg de blanc d’Espagne, jusqu’à 250 g (saturation à 25% de la charge) de pigments naturels (à déduire du poids du blanc d’Espagne), 4 litres d’eau. Il faut cuire les pommes de terre, les broyer avec deux litres d’eau chaude, ajouter le blanc que vous avez au préalable détrempé dans 1 litre d’eau, puis ajouter le pigment et le dernier litre d’eau. Bien mélanger et broyer pour éviter les grumeaux, puis utiliser comme une détrempe traditionnelle. En revanche, je ne sais pas quelle surface vous pourrez couvrir ainsi.
Pour la peinture à l’huile de lin, elle convient à tout supports (c’est une peinture à l’huile) mais attention aux temps de séchages sur des supports non poreux (parfois plus d’une semaine en fonction du siccatif que vous utiliserez).
J’espère avoir répondu à vos questions 🙂
Ping La peinture à la colle de peau – Le blog de Villard
Merci, et ces proportions couvrent environ quelle surface?
C’est très difficile de vous répondre… mais, d’une manière générale, je trouve que cette peinture est vraiment très couvrante et tout dépend des supports. Faites vos essais avec un litre au départ en pesant très précisément les pigments pour pouvoir retrouver la teinte ensuite.
bonjour, très belle réalisation, personnellement je n’aurais pas marié ces couleurs mais ce n’est pas le propos; vous parlez de peinture à l’huile de lin pourriez-vous m’indiquer votre recette?
merci!
Bonjour, je n’avais pas indiqué la recette car je n’en suis pas parfaitement satisfait : manque de fiabilité de la couleur en fonction des supports et temps de séchage très long qui m’a obligé a ajouté du siccatif…. Mais la voici :
– 3 volumes de blanc de titane
– 1,5 volumes d’huile de lin cuite
– 0,75 volume d’huile de lin crue
– 0,75 volume d’essence de térébenthine pur gemme
+ vos pigments
+ siccatif