On dit souvent que l’on apprend plus de ses erreurs que de ses réussites… Je ne suis pas du tout d’accord avec cette assertion. Disons que l’on peut, aussi, apprendre de ses erreurs mais qu’il est quand même plus simple de tenter à chaque fois d’en réduire la marge.
C’est certainement cela l’expérience, savoir jusqu’où on peut aller et s’enrichir sereinement des bêtises des autres pour ne pas les reproduire.
Voici donc mes propres bêtises. J’espère qu’elles vous éviterons de faire les mêmes.
Une peinture à la colle de peau qui fissure, craque et qu’il faut complètement refaire
C’est ce qu’il m’est arrivé dans la pièce décorée au pigment vert, dont les photos illustrent l’article : « Une décoration très à l’anglaise« . En effet, quelques mois plus tard, la référence à l’Angleterre s’apparentait plus à Azincourt qu’à Yorktown…
Bref, tout était à refaire, avec une question : d’accord mais comment refaire et ne pas reproduire les mêmes problèmes?


La première chose à faire dans ce cas là est de se poser la question du support :
Ici, il s’agissait d’un mur ancien (briques, pierres avec enduit type plâtre), recouvert d’une toile de verre par les anciens propriétaires, pour masquer la « misère ». J’aurais certainement dû enlever cette toile, mais l’idée de refaire tous les murs m’en avait découragé.
J’ai donc enduit complètement ces murs, pensant que cela offrirait un support stable pour la détrempe à la colle.
Avec du recul, je pense que la toile est support trop fermé, qui laisse peu respirer et ne fait pas suffisamment corps avec l’enduit pour être stable.
Second point à reconsidérer, les dosages de la colle et le mode de pose :
Lorsque j’ai préparé ma détrempe, j’ai dosé ma colle à 100r/litre. Je pensais alors, avec erreur, qu’en la faisant « plus forte », elle tiendrait mieux dans le temps sur mon enduit.
Lors de la pause, les traces de brosse étant trop visibles, j’ai multiplié le nombre de couches : environ sept couches successives.
Mon interprétation des désordres :
Cette dernière année, nous avons alterné des périodes très humides et très sèches. Les peintures de colles de peau étant très sensibles à l’hygrométrie, la matière a subi des sollicitations importantes.
La détrempe étant beaucoup trop fortement dosée en colle, les couches successives ayant créé une « croute » trop rigide et le support de base étant trop fermé (pour permettre les transferts hygrométriques), l’ensemble a craqué et fissuré sous le jeux des contraintes climatiques.
La solution :
Il va falloir faire sauter toutes les parties qui n’accrochent pas en grattant et ponçant, ré-enduire intégralement le mur, laisser sécher plusieurs semaines pour voir si d’autres décolements ne se reproduisent pas puis repeindre.
Je ne pense pas, d’ailleurs, refaire une détrempe à la colle mais une peinture à la pomme de terre (avec ce même pigment vert), technique à la matière plus souple et moins sensible aux variations hygrométriques.
Je posterai les photos.
Maintenant, au travail!…..
2 comments for “Apprendre des erreurs? Oui, mais de celles des autres…”