Les sables

Dans les Causses du Quercy, un sable local riche en fines.

Dès lors que l’on forme son œil à reconnaitre les enduits anciens, on commence à remarquer les nuances de matières et de couleurs, les inclusions de petits coquillages, les grains plus sombres et plus clairs, les granulométries qui n’ont rien de calibrées. On va remarquer la présence de matériaux ajoutés comme la brique pilée (utilisée depuis les Romains pour donner de l’hydraulicité aux mortiers), les poils d’animaux ou les fibres végétales (qui arment). Mais aussi, la présence de terres argileuses ou de sables qui ressemblent étrangement à ceux qui affleurent dans la colline toute proche.

On comprend alors qu’une maison ancienne est un livre qui nous raconte une histoire, des histoires, celles des hommes et des femmes qui ont occupé ces lieux avant nous.

C’est en écoutant ces histoires que l’on apprend à restaurer la maison ou à la construire pour en écrire une autre.

Appareillage de pierres et enduit d'un mur d'une église de l'Orne.
Appareillage de pierres calcaires, silex et enduit d’un mur d’une église de l’Orne.
(remarquez la présence de brique qui permet de donner de l’hydraulicité au mortier – plus grande résistance mécanique en bas de mur)

 

On ne le dira jamais assez : le sable est le maître!

La chaux n’est qu’un liant, destiné à occuper les espaces vides entre les grains pour les agréger sans bloquer les échanges hygrométriques.

Un bon sable doit avoir une courbe granulométrique qui révèle une juste répartition du plus fin au plus gros, des angles les plus ronds aux arêtes les plus vives. Pensez aux galets des plages : trop ronds, trop lisses et de même taille, ils ne peuvent que glisser les uns contre les autres. Ils ne se structureront jamais entre eux (sauf bien sûr, noyés dans du ciment).

Un bon sable possède des fines, ces particules argileuse de l’ordre du micron qui donnent du gras, de la couleur et du liant.

Un bon sable aura la couleur des façades des maisons anciennes qui vous entourent.

Une veine calcaire ouverte en sablière locale, dans l'Orne.
Une veine calcaire ouverte en sablière locale, dans l’Orne.

Nous allons donc oublier (pour l’instant) la plupart des sables du commerce : trop lavés, souvent concassés, ils seront pour les bétons et les ciments. Ce qu’il faut, ce sont ces sables que l’on trouve à l’état naturel près de chez nous. Renseignez-vous auprès de votre mairie, des agriculteurs, des forestiers, regardez autour de vous… Il y en a toujours quelque part.

 

La suite ici : Tester son sable

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